- Structure politique, centralisme, décentralisation
- Problèmes transfrontaliers et coopération
- Une région aux forts contrastes géographiques
- Relations intenses avec l'étranger
- Une région de pointe dans l'Hexagone: "Une France au dixième"
- Rhône-Alpes, plaque tournante du trafic international
- La plus forte concentration de production énergétique en France
- Une industrie diversifiée
- Déclin des branches traditionnelles
- Expansion des parcs technologiques
- Deuxième espace français pour les services
- La spécialisation agricole: cultures spéciales, économie laitière et élevage agricole
- Résumé
- Bibliographie
- Bade-Wurtemberg et Rhône-Alpes: structures politiques et sociales
- Régions, Etats et Communauté européenne face aux crises industrielles: exemple comparé français et allemand dans le secteur sidérurgique
- Le bassin de la Ruhr et le Nord-Pas-de-Calais - eine Unterrichtssequenz
- Paris et Berlin - portraits de capitales
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Une région éminemment touristique
Après l'Ile-de-France (14,4 %) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (12,5 %), Rhône-Alpes est, avec 11,1 %, la troisième région touristique [1] française pour le nombre de nuitées d'hôtes (2000/2001). Alpinisme, sports d'hiver et tourisme diffus se partagent équitablement. Trois quarts du tourisme montagnard français reviennent à Rhône-Alpes. Pas moins de 60 % du tourisme hivernal concerne la Savoie. Dans la Région, le tourisme engendre près de 140.000 emplois directs; la capacité d'hébergement est de 1,4 million de lits, soit 12 % de la capacité nationale.
Géographiquement, la répartition des aires touristiques est très disparate: dans la vallée du Rhône et dans le massif central, le tourisme est très marginal. En revanche, le pilier est constitué par les deux départements de Savoie et de Haute-Savoie, qui concentrent 57 % des séjours de vacances rhônalpins, 50 % de la capacité hôtelière et plus de 50 % des résidences secondaires. En dehors de la région parisienne, la Haute-Savoie est à la première place pour l'intensité touristique en France.
D'après les statistiques des nuitées, le semestre d'été (19,8 millions de nuitées en été 2002) est supérieur au semestre d'hiver, mais le chiffre d'affaires réalisé est plus conséquent en hiver, si on l'examine par jour de vacances. C'est dire l'importance des stations de ski dans l'économie touristique [2] régionale.
A l'Est de la Région se trouvent les stations de ski [3] les plus connues de France, avant tout les "Trois Vallées [4] ", plus grand domaine skiable intégré en Europe (250.000 ha, 103.000 lits d'hôtes), puis Val d'Isère, Tignes et La Plagne. Le bassin de clientèle est international et les Jeux Olympiques d'hiver à Grenoble en 1968 et Albertville en 1992 (après ceux de Chamonix en 1924) procurèrent un essort sans précédent. Dans la clientèle étrangère dominent les Anglais, les Allemands et les Suisses. En totalité, les Alpes offent en Rhône-Alpes plus de 900.000 lits d'hôtes et comptent 150 stations, procurant 120.000 emplois directs.
Mais la fréquentation touristique n'est pas sans poser de problèmes écologiques dans les espaces sensibles: c'est ainsi que dans le massif du Mont Blanc, au-dessus de 2.500 mètres se rassemblent en un seul jour plus de 1.200 randonneurs ou alpinistes. Les jours de grand beau temps, 400 alpinistes parviennent au sommet du "toit de l'Europe", le téléphérique de l'Aiguille du Midi transporte 7.500 personnes et le chemin de fer du Montenvers achemine 11.000 visiteurs! Par le nombre de ses hôtes, Chamonix occupe la troisième place au monde derrière le Mont Fuji et les chutes du Niagara, si on ne considère que les sites célèbres par le patrimoine naturel qu'ils représentent.
Les infrastructures techniques des stations sont à la pointe du progrès. Depuis décembre 2002, les Arcs-Peisey-Vallandry sont reliés à la Plagne par le plus gros téléphérique du monde. Le "Vanoise-Express" transporte 2.000 personnes à l'heure et dessert un immense domaine skiable, le "Paradiski", avec 236 pistes d'une longueur totale de 425 km. Courchevel et Val Thorens possèdent les plus grosses cabines du monde (160 places). A Val d'Isère (26.500 lits d'hôtes), la remontée mécanique la plus rapide des Alpes achemine 3.000 personnes à l'heure, sur une dénivellation de 908 mètres. Dans les seules "Trois Vallées", le "plus grand cirque blanc du monde" (H. Rougier, 1992), la capacité de transport par heure des 200 remontées mécaniques atteint 180.000 personnes...
Ces régions de haute montagne, confrontées présentement au tourisme de masse, doivent penser aussi à la protection de leur patrimoine. C'est dans cette perspective qu'a été créé en 1963 le Parc National de la Vanoise, suivi de celui des Ecrins. Des parcs naturels régionaux [5] concernent, eux, la montagne de moyenne altitude: Vercors, Chartreuse, Bauges, Pilat, Monts d'Ardèche. La Région a aussi sa participation dans le parc naturel du Haut-Jura et dans celui du Livradois-Forez. On projette d'autres parcs dans les Monts de la Madeleine et la Châtaigneraie ardéchoise. Le projet d'un parc international du Mont Blanc est loin de sa réalisation, tout comme le classement du massif au patrimoine naturel mondial de l'UNESCO. Créé en 1991 à la conférence de Champéry (Valais, Suisse), l'Espace Mont Blanc n'est guère plus qu'une "coquille vide" (H. Rougier, 2002).
Les stations thermales et climatiques accueillent en Rhône-Alpes environ 100.000 patients par an, soit davantage que l'Auvergne. Le tourisme thermal moderne, qui fut créé en 1807 à St. Gervais, se décline aujourd'hui en 17 stations. C'est Aix-les-Bains qui vient en tête du palmarès (43.400 hôtes en 1998), juste derrière Dax (département des Landes), qui est la première station française.
Lyon se hisse par ailleurs, du fait de la taille de l'agglomération et de son rôle de nœud du trafic, au premier rang des villes de congrès et de foire. Cela représente un cinquième du chiffre d'affaires touristique de la Région: 4,5 millions d'hôtes en 1996, dont 20 % en provenance de l'étranger. Non négligeable y est également le rôle de la gastronomie. Nulle part ailleurs en France se trouvent rassemblées autant d' "étoiles" décernées par le guide Michelin. Les temples de la gastronomie sont Collonges-au-Mont-d'Or (Paul Bocuse), Mionnay (Alain Chapel), Roanne (Troisgros), Valence (Jacques Pic), Vienne (Fernand Point), Vonnas (Georges Blanc) et Megève (Marc Veyrat).