- Structure politique, centralisme, décentralisation
- Problèmes transfrontaliers et coopération
- Relations intenses avec l'étranger
- Une région de pointe dans l'Hexagone: "Une France au dixième"
- Rhône-Alpes, plaque tournante du trafic international
- La plus forte concentration de production énergétique en France
- Une industrie diversifiée
- Déclin des branches traditionnelles
- Expansion des parcs technologiques
- Deuxième espace français pour les services
- Une région éminemment touristique
- La spécialisation agricole: cultures spéciales, économie laitière et élevage agricole
- Résumé
- Bibliographie
- Bade-Wurtemberg et Rhône-Alpes: structures politiques et sociales
- Régions, Etats et Communauté européenne face aux crises industrielles: exemple comparé français et allemand dans le secteur sidérurgique
- Le bassin de la Ruhr et le Nord-Pas-de-Calais - eine Unterrichtssequenz
- Paris et Berlin - portraits de capitales
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Une région aux forts contrastes géographiques
Rhône-Alpes offre non seulement une grande hétérogénéité politico-historique, mais aussi des contrastes géographiques hors du commun. Dans aucune autre région française, on ne retrouve amalgamés autant d'éléments paysagers si divers. De 50 mètres d'altitude dans la section de Pierrelatte au Sud, la région atteint 4808,40 mètres (mesures du 17.09.2003) au "Toit de l'Europe". La biodiversité est pareillement remarquable. Elle offre l'extension récente la plus vaste des glaciers des Alpes, mais possède aussi l'ambiance subméditerranéenne par ses paysages affectés par la sécheresse estivale. En d'autres termes, à côté des gentianes et des edelweiss, on rencontre figuiers et oliviers ainsi que des champs de lavande!
Fig. 1
Le relief de la Région Rhône-Alpes
Source: Atlas des zonages du Piémont et de Rhône-Alpes 2002
Source Internet [1]
La région associe la France "hercynienne" et la France "alpine", autrement dit les massifs anciens usés et pénéplanés et les reliefs haut-montagnards hardis issus de l'ère tertiaire. L'espace central que constitue le fossé Saône-Rhône, long de 500 km, représente la colonne vertébrale de la région, en même temps qu'une charnière entre ces deux unités géologiques et géomorphologiques qui s'opposent.
Vues sous une approche schématique, les différentes unités se succèdent par bandes de direction méridienne. D'Est en Ouest, les reliefs plissés du Jura et des Alpes précèdent les collines, dépressions et plateaux péri-alpins du Bas Dauphiné, de la Bresse et des Dombes. Puis vient l'axe hydrographique Saône-Rhône, avant d'arriver au flanc oriental du Massif Central, avec les bassins de la Haute Loire et les hauteurs des Monts du Forez. Excepté l'axe Saône-Rhône, partout le paysage est marqué par des aspects collinaires et montagnards avec un fort compartimentage du relief. Ceci est un inconvénient pour le peuplement, la mise en valeur agricole et l'établissement des voies de communication. Pratiquement la moitié de la région se trouve à une altitude supérieure à 600 mètres.
Des contrastes analogues sont le fait des structures démographiques et économiques. La panoplie s'étend des vieux secteurs industriels affectés par les crises aux centres les plus performants de la high-tech, de l'agriculture extensive en proie à la déprise aux aires agricoles les plus modernes et productives. Rhône-Alpes possède la deuxième agglomération française et parallèlement, le deuxième centre de services du pays, mais en contrepartie existent également des zones d'exode où la population reste clairsemée, avec une infrastructure devenue précaire, comme c'est le cas dans les montagnes ardéchoises ou drômoises.
Fig. 4
Aires urbaines et espace multipolarisé en 1999
Source: Atlas des zonages du Piémont et de Rhône-Alpes 2002
Source Internet [2]
A l'Est, Rhône-Alpes est une région frontalière avec la Suisse et l'Italie. Pour une large part, le tracé de la frontière suit la ligne de crête majeure des reliefs, mais la région lémanique offre en la matière la plus spectaculaire exception! Les deux départements frontaliers de l'Ain et de la Haute-Savoie sont mitoyens avec les cantons francophones romands (Vaud, Genève, Valais). Du côté italien, la région autonome de la Vallée d'Aoste et la province du Piémont s'agrègent aux départements de la Savoie et de la Haute-Savoie.
Il est intéressant de se pencher davantage en profondeur sur ces aspects transfrontaliers. La réalité met en évidence trois types d'espaces différents, sur les rives lémaniques et dans le Nord haut-savoyard, les frontières concernent des espaces lacustres ou de plaines riveraines. Dans le Jura et les Préalpes, elles concernent un monde de montagnes de moyenne altitude et dans les Alpes, elles s'inscrivent dans le domaine de la haute montagne. Majoritairement, les frontières politiques correspondent à un tracé en accord avec la topographie, que ce soient des crêtes, des torrents ou des rivières. Il peut arriver cependant qu'elles s'écartent du principe des frontières naturelles et dans ce cas, le tracé est issu de compromis historico-politiques.
Saisissant apparaît le tracé des frontières autour du canton de Genève: ce dernier est, de tous côtés, entouré par la France. Seuls quelques kilomètres mitoyens avec le canton de Vaud le rattachent à la Confédération: Genève a 4,5 km de frontière avec la Suisse et 132 avec la France, selon Alain Pichard (in "La Suisse dans tous ses Etats"). Le territoire genevois est ainsi une sorte de "presqu'île", voire une enclave, du fait que son hinterland est quasi exclusivement français. Ainsi que l'écrit l'historien Paul Guichonnet, "Genève est un accident de l'Histoire"!