Egalement dans l'économie énergétique, Rhône-Alpes se place en situation de pointe. Déjà, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la région jouait un rôle primordial dans ce domaine: en 1869, Aristide Bergès installa à Lancey (Grésivaudan) la première conduite forcée de France. C'est le départ de l'aventure de la houille blanche et avec elle les débuts fulgurants de l'industrialisation des vallées alpines.

Rhône-Alpes est présentement le plus gros producteur d'énergie de France, en même temps un important fournisseur pour les autres régions. Avec annuellement 116 Md kWh, elle assure entre un quart et un tiers de l'approvisionnement du pays, majoritairement à partir des centrales nucléaires et hydroélectriques. Elle concourt pour un tiers des exportations de courant électrique. La production d'électricité nucléaire représente les 3/4 du total (moyenne nationale supérieure à 80 %) et permet à l'EDF de pratiquer des bas prix, ce qui favorise les implantations industrielles. L'implantation des centrales nucléaires ^[1] a débuté dès 1972, mais s'est surtout intensifiée après 1980. Toutes sont égrenées le long du Rhône (Bugey, Saint Alban/Saint Maurice l'Exil, Cruas et Tricastin). Au total, ce sont 30 % de la capacité de la France qui sont présents ici, soit 15 réacteurs. Nulle part ailleurs en Europe ne se trouve pareille concentration.

Mais il n'y a pas que la production énergétique: les secteurs amont et aval tiennent une place non négligeable (p. ex. enrichissement de l'uranium dans les usines de Pierrelatte et Triscastin) qui alimente positivement l'économie et le marché du travail. Les centres de recherche et directionnels se localisent à Grenoble, Lyon, Villeurbanne, Romans, Annecy et Pierrelatte.

Cela n'empêche pas que 27 % du courant proviennent des centrales hydroélectriques situées dans les Alpes et le long du Rhône. Fondée en 1934, la CNR ^[4] (Compagnie Nationale du Rhône) possède des centrales et produit annuellement 17 Md kWh, soit un quart de la production hydroélectrique nationale. Si l'on ajoute la production des Alpes, on aboutit à un total annuel de 29 Md kWh, soit la moitié de la production hydroélectrique française. Seulement 0,25 % de la production régionale de courant électrique revient aux centrales thermiques. Il est clair que la production de charbon appartient au passé: le bassin minier de St. Etienne a fermé en 1988 et celui du Dauphiné à La Mure en 1997.