- Structure politique, centralisme, décentralisation
- Problèmes transfrontaliers et coopération
- Une région aux forts contrastes géographiques
- Relations intenses avec l'étranger
- Une région de pointe dans l'Hexagone: "Une France au dixième"
- Rhône-Alpes, plaque tournante du trafic international
- La plus forte concentration de production énergétique en France
- Déclin des branches traditionnelles
- Expansion des parcs technologiques
- Deuxième espace français pour les services
- Une région éminemment touristique
- La spécialisation agricole: cultures spéciales, économie laitière et élevage agricole
- Résumé
- Bibliographie
- Bade-Wurtemberg et Rhône-Alpes: structures politiques et sociales
- Régions, Etats et Communauté européenne face aux crises industrielles: exemple comparé français et allemand dans le secteur sidérurgique
- Le bassin de la Ruhr et le Nord-Pas-de-Calais - eine Unterrichtssequenz
- Paris et Berlin - portraits de capitales
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Une industrie diversifiée
Même si la place de l'industrie exprimée en termes d'emplois et de créativité [1] est en train de stagner, la Région Rhône-Alpes, avec 21,8% du nombre des places de travail (sans le bâtiment) se situe au-dessus de la moyenne nationale (18 %) et demeure un moteur du développement économique, ce qui conditionne des éléments favorables pour l'essor du Tertiaire. Après Paris, l'agglomération lyonnaise, riche en industries diversifiées, occupe la deuxième place nationale pour ce qui est des emplois.
Dans la région, cette diversification est également spatiale: un peu moins du tiers des emplois se trouve dans le département du Rhône, tandis que l'Isère suit avec un peu plus du cinquième (21 %) et que la Loire affiche un taux de 14 %. Viennent ensuite la Haute-Savoie (11 %), l'Ain (8,5 %), la Drôme (7 %), la Savoie (4,5 %) et l'Ardèche (4,3 %). Parmi les 8 départements de la Région, la Loire avec 33 % et l'Ain avec 32,6 % ont la plus forte proportion de salariés de l'industrie. Le pourcentage le plus bas est celui de la Savoie.
La première place par branches est celle des industries de base, avec un positionnement à part de l'industrie chimique et du traitement des hydrocarbures, suivie de l'industrie de l'aluminium. La production de biens d'équipement (véhicules et machines, mécanique de précision, électro-technique et électronique) est largement supérieure à celle des biens de consommation (textile et habillement, chaussures, articles de sport) et des industries agricoles et alimentaires. Dans la branche fabrication et traitement des métaux, la Région occupe le premier rang en France; cela vaut aussi pour les tissus et les fibres synthétiques.
La raffinerie de Feyzin (au Sud de Lyon), la cinquième en France par la capacité de raffinage, traite chaque année environ 5 millions de tonnes d'hydrocarbures. De Feyzin, des pipelines acheminent les produits pétrochimiques vers Pont-de-Claix (Isère) et Tavaux (Jura). Le "couloir de la chimie" de part et d'autre de Feyzin et la région de Grenoble sont les pôles de l'industrie chimique. Ses 37.000 employés (dont 13.200, soit 35,6 % dans la seule agglomération lyonnaise) correspondent à un sixième des employés de la branche en France. La panoplie des productions va des produits de base aux produits intermédiaires (p. ex. le phénol), ainsi qu'aux produits à haute valeur (produits pharmaceutiques). Plus de la moitié des salariés œuvrent dans la chimie lourde. Là, tout comme pour la chimie fine, les grandes entreprises internationales sont présentes: Aventis, Rhodia, Atofina, Novartis, Merck, Bayer, BASF, Imperial Chemical Industries, Orgamol, Coatex, Scotts, Daikin et Dupont. Parallèlement, on note de très nombreuses petites et moyennes entreprises.
En étroite collaboration avec l'industrie chimique s'est développée l'industrie pharmaceutique. Sa forte présence et sa capacité innovatrice s'appuient sur des centres de recherches et de formation renommés, tant en médecine qu'en pharmacie, dont l'illustration est le nombre élevé de cliniques spécialisées. A côté du groupe "Life Science Aventis [2] ", qui vient de reprendre Mérieux (vaccins), se greffe une multitude d'entreprises aussi réputées, telles Novartis, Duphar, Fisons ou Boison. L'Institut Mérieux International passe pour être le premier laboratoire [3] mondial en matière de vaccins.
Les techniques médicales et biologiques sont représentées par des entreprises françaises (Biomérieux, Biometech) et des firmes étrangères (Bayer Diagnostic, Boehringer, Schering). Au total, Rhône-Alpes assure 15 % de la production française de médicaments et 25 % des exportations. Cela confirme une tendance déjà constatée par ailleurs: les entreprises rhônalpines sont plus orientées vers l'exportation que la moyenne des entreprises nationales.
S'agissant du traitement et de la valorisation de matières premières régionales, l'industrie du verre tient une bonne place. Cela vaut également pour la production et le traitement des cuirs, même si la ganterie grenobloise, jadis universellement célèbre, a presque totalement disparu. Romans, centre français reconnu pour la production de chaussures, souffre depuis les années 1970 d'une crise durable de la branche. Annonay et Romans sont durement affectées par les pertes d'emplois. Souffrent également la production de papiers et de cartons.
Fig. 19
Pourcentage des salariés dans l'industrie: comparaison entre la région Rhône-Alpes et l'ensemble de la France
Source Internet [4]
La branche métallurgie et les constructions mécaniques sont présentes avec respectivement 75.000 et 83.000 salariés. Le secteur véhicules industriels est depuis longtemps célèbre, avec "Renault Trucks [5] " (anciennement "Renault Véhicules Industriels") et la firme américaine Caterpillar. Très typiques de ces branches industrielles sont les multiples entreprises de sous-traitance pour l'automobile, les constructions aéronautiques et les firmes de sous-œuvre.
Un exemple remarquable de spécialisation spatiale en matière d'économie est fourni par la vallée de l'Arve (Haute-Savoie) entre Annemasse et Sallanches. S'y concentrent 70 % des usines de décolletage françaises. Les 700 entreprises dans le domaine de l'électronique et de l'électrotechnique se localisent surtout autour de Grenoble, berceau de la houille blanche, ainsi qu'à Lyon, Saint-Etienne et Cluses. La branche compte 60.000 salariés, soit 10 % des employés du secteur secondaire de la Région. Tout comme l'industrie pharmaceutique, la branche production et traitement des matières synthétiques est liée à la chimie et lui est étroitement liée dans ses localisations. On n'est pas surpris de constater que le groupe Aventis fasse partie des plus grandes entreprises. Dans le Jura méridional, entre Saint-Martin du Fresne et Moirans-en-Montagne, s'est développée récemment la "vallée de la plasturgie", avec pour centre Oyonnax et un millier d'entreprises.
14 % des salariés du secteur secondaire travaillent dans le textile [6] . Dans les dernières décennies, comme partout, le nombre des travailleurs (29.183 en 2002) a fortement reculé, sauf dans la spécialité des "textiles techniques" (par ex.: Hexcel [7] , Porcher), dont la Région Rhône-Alpes fournit un cinquième de la production européenne.
Fig. 20
Part relative de la main-d'oeuvre totale des différents secteurs de l'industrie dans la région Rhône-Alpes
Source Internet [8]
Cependant, ce sont toutes les composantes de l'industrie textile [9] qui sont présentes en Rhône-Alpes: centres de recherches, machines, création d'étoffes (l'ancienne "fabrique" lyonnaise), création de mode, production de fils et de fibres, broderie, ennoblissement et production de prêt-à-porter. La branche est aussi diversifiée dans le sens vertical que dans le sens horizontal. Parmi les produits finis, on mentionne l'habillement, la passementerie, les tentures, les tissus d'ameublement, la lingerie et les vêtements professionnels pour l'industrie et la médecine. On y ajoute les vêtements de loisirs. La crise est présente depuis les années 1960 à cause des importations à bon marché en provenance de pays non-européens. Lyon, le Roannais et le Haut-Beaujolais sont les secteurs géographiques les plus touchés.
En regard de la structuration de son économie, la Région Rhône-Alpes se révèle être particulièrement hétérogène. A côté de contrées modernes et dynamiques se trouvent des espaces à économie obsolète et en déclin continu. Souvent, cela va de pair avec des branches spécifiques: depuis longtemps, c'est le cas du secteur de la fonte et de l'acier, ainsi que de l'industrie textile. Beaucoup moins affectées apparaissent l'électronique, la mécanique de précision et l'industrie chimique. Sur un plan spatial, aux secteurs dynamiques - axe Lyon-Bourg-en-Bresse, sillon alpin, avec les pôles de Grenoble, Chambéry et Annecy, vallée du Rhône au Sud de Lyon - s'opposent les espaces en crise des marges occidentales et des montagnes de l'Ardèche et de la Drôme.
Liens:
- [1]http://www.rhone-alpes.cci.fr/economie/chiffres/index.php
- [2]http://www.aventis.fr/
- [3]http://www.lab-merieux.fr/
- [4]http://www.rhone-alpes.drire.gouv.fr/di/industrie/panorama.htm
- [5]http://www.renault-trucks.com/
- [6]http://www.rhone-alpes.drire.gouv.fr/di/industrie/Insee/nes/nesF2/nesF2p08i.htm
- [7]http://www.aderly.com:8080/dynamic/tem_hexcel/indexfr.asp
- [8]http://www.rhone-alpes.drire.gouv.fr/di/industrie/rech_prsect.htm
- [9]http://www.cr-rhone-alpes.fr/default_f.cfm?cd=1091&depth=2&dept0=1042&dept1=1091&doc=5096&CFID=979321&CFTOKEN=4900557