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'Secteurs problématiques de l'intégration: école et formation professionnelle'
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Secteurs problématiques de l'intégration: école et formation professionnelle
Ecole et formation professionnelle
Source Internet [1]
Alors que les Aussiedler [2] profitaient de nombreuses mesures d'aide à l'intégration, pendant longtemps il n'y avait pas d'efforts au niveau politique pour préparer les étrangers vivant en Allemagne à la vie en Allemagne. L'expérience des décennies passées a cependant montré qu'il n'était pas réaliste de penser que la majorité des étrangers vivant en Allemagne retournerait dans son pays d'origine. Plus de 30% des étrangers vivent ici depuis plus de 30 ans et au total 1,6 millions d'étrangers y vivent depuis leur naissance. Deux tiers de tous les enfants et jeunes n'ayant pas la nationalité allemande sont nés ici, ils vont presque tous à l'école allemande et l'Allemagne restera, à l'avenir aussi, le "point central" de leur vie. Ils constituent donc une partie importante de notre réalité sociale et leur intégration dans notre système social et économique représente un important défi politique.
En ce qui concerne les enfants étrangers, les écoles allemandes ont pour mission prioritaire de contribuer à leur intégration sociale, linguistique et culturelle pour toute la durée de leur séjour dans notre pays. Mais en même temps elles se doivent de conserver et d'encourager l'identification de ces élèves avec la langue et la culture de leur pays d'origine. Toutes les statistiques montrent que le travail d'intégration par l'école est souvent peu efficace et que les enfants d'étrangers ont de moins bons résultats à l'école que leurs "collègues" allemands. Plus de la moitié des enfants d'étrangers ne dépasse pas le Hauptschulabschluss. Ils doivent plus souvent quitter la Hauptschule sans certificat de fin d'études de cette école et sont également sous-représentés dans les Gymnasien (~ lycées). En revanche, le pourcentage des enfants d'étrangers dans les Sonderschulen (~ écoles spéciales pour enfants en difficulté scolaire) est nettement supérieur à celui des Allemands. L'inégalité commence dès le Kindergarten (~ école maternelle) où ne va qu'un faible pourcentage d'enfants d'étrangers. Concernant le choix de la forme de scolarisation à la sortie de l'école primaire, les parents étrangers sont souvent mal informés et de nombreux parents étrangers ne s'occupent pas vraiment de la "carrière" scolaire de leurs enfants.
Enfants de réfugiés
(Photo: Ch. Tischler)
Source Internet [3]
Les difficultés [4] que rencontrent les enfants d'étrangers dans les écoles allemandes trouvent leur continuation dans la formation professionnelle: un pourcentage alarmant de jeunes étrangers renonce à toute formation professionnelle. Ainsi par exemple 40% des jeunes Turcs démarrent leur vie professionnelle sans la moindre formation, chez les Allemands ce pourcentage est de 10%. Même parmi les jeunes étrangers ayant suivi une formation professionnelle, on constate qu'ils choisissent un éventail de métiers assez limité: les filles suivent le plus souvent une formation de coiffeuse ou d'assistante médicale, les garçons apprennent le plus souvent le métier de mécanicien automobile ou de peintre en bâtiment. Le nombre de places pour l'apprentissage est cependant assez restreint et souvent les entreprises préfèrent choisir des Allemands, l'argument avancé étant dans la plupart des cas les difficultés de communication liées à la langue.
Un certificat de fin d'études scolaires et une formation professionnelle dans un métier attirant et d'avenir étant des garanties importantes pour la réussite professionnelle et sociale, on imagine facilement le potentiel explosif du déficit de formation [5] des jeunes étrangers en Allemagne.