L'évolution de la population en Allemagne depuis la Seconde Guerre mondiale a été très différente dans les deux Allemagnes. Alors qu'en RFA la population ne cessa d'augmenter ^[2] , en RDA on observa une stagnation, voire même un recul ^[3] . Jusqu'à la construction du mur de Berlin en 1961, plus d'un million de citoyens avaient fui de RDA en RFA. Par la suite aussi, encore deux millions d'habitants passèrent à l'ouest jusqu'en 1990.

La population de la RDA diminua donc d'autant, le taux de natalité ^[5] étant, comme d'ailleurs en RFA, très bas comparé à celui d'autres pays européens. En 2001, l'Allemagne avait le taux de natalité le plus bas de tous les pays d'Europe avec 9 naissances pour 1.000 habitants. Le nombre des décès dépasse celui des naissances depuis 1972.

Sans l'immigration de personnes venues d'autres pays, il y aurait donc déjà eu un recul de la population. Ce n'est que grâce à l'immigration de 200.000 personnes par an en moyenne que l'Allemagne a connu une croissance de population ^[6] , cette évolution s'étant cependant inversée depuis le début des années 1990. La population immigrée ayant une moyenne d'âge nettement inférieure à celle de la population déjà présente, la structure par âge a connu une évolution un peu plus favorable. Cependant l'inversement généralement déploré de la pyramide des âges ne put être que faiblement corrigé. Tous les pronostics indiquent que l'immigration actuelle ne suffit pas à empêcher le "survieillissement" croissant de la population et finalement sa diminution.

Depuis 1960, il y a eu presque constamment en RFA un solde positif dans le cadre de l'immigration et du retour au pays d'origine. Fin 2000, environ 7,3 millions d'étrangers vivaient en Allemagne, le nombre de personnes d'origine étrangère étant d'environ 12 millions. L'Allemagne a ainsi le plus fort pourcentage d'étrangers au sein de l'Union Européenne ^[7] .