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'Radicalisation des opinions politiques'
 
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Radicalisation des opinions politiques

Les nationalistes allemands et les Radicaux peuvent dominer dans leur zone régionale sur de grandes étendues car c'est eux qui atteignent le mieux, en outre du noyau de mentalité de confession luthérienne ou anticléricale, également les couches de mentalité nationaliste ou républicaine s’y rattachant depuis le XIXe siècle. En réaction à l’échec de l'union "du trône et de l'autel" et au choc causé par le "diktat de Versailles [1] ", la région de la Moyenne-Franconie occidentale protestante-nationale connaît une montée importante d’un nationalisme populaire tout comme d’un antisémitisme aigu. A l’exception d’une faible social-démocratie, cette idéologie est partagée par la société locale entière. Elle est reprise par les nationaux allemands se présentant comme nationaux résolus et ayant parfois du mal à se démarquer des nationaux-socialistes ("parteivölkisch"), et ce, dès leur apogée dans les années vingt du XXe siècle.

En Corrèze par contre, la victoire de la IIIe République française dans la guerre contre l’Allemagne – à qui l’Empire de Napoléon III était encore soumis en 1870 – stabilise le "nationalisme républicain" de toute façon déjà puissant, même si ses convictions d’une mission universelle de la civilisation française proviennent en partie de racines anthropologiques et sociologiques semblables à celles du nationalisme intégral en Moyenne-Franconie occidentale, il fortifie cependant clairement, sur le plan de la politique intérieure, les partis de la démocratie, des droits de l’homme et de l’entente des peuples. Ceci est valable en particulier pour l’ambiance pacifiste se basant sur le "nationalisme républicain" qui a pu se déployer naturellement, en particulier en Corrèze. Les vétérans de guerre très influents au sein de la société, y compris l’Union Nationale des Combattants plutôt de droite conservatrice, cultivent ici un "pacifisme patriotique des vainqueurs" dont il ressort que la Grande Guerre doit être coûte que coûte la dernière.

Fig. 7

Le portrait de Napoléon III consolide clairement, dans le domaine de la politique intérieure, les partis démocrates, les partis des droits de l’homme et de l’entente des peuples malgré la défaite de 1871 vécue comme une catastrophe, contrairement aux réactions après la Première Guerre mondiale qui attise autant en France qu’en Allemagne des courants politiques radicaux.

 

 

 

 

Source Internet [2]

La mort atroce de paysans corréziens faisant partie de l’infanterie française reste très présente dans la conscience des Corréziens, générant un pacifisme que l’on peut ressentir jusque dans les monuments aux morts, il n’existe pas d’équivalent en Moyenne-Franconie occidentale où un "militarisme rude des vaincus" se développe par contre, politisant de façon fatale le "militarisme des petites gens" de tables des habitués, plus placide, appartenant à des associations d'anciens combattants de l’empire et ayant pour but la révision du traité de Versailles. Les leaders principaux de cette idéologie qui ont grandi sur un terrain favorable aux formations paramilitaires anti-bolcheviques organisées par des citoyens et désormais dissoutes – associations paramilitaires  comme le Reichsflagge, Bund Oberland und Stahlhelm – deviennent rapidement des points de recrutement pour les partis de droite.

Les éléments typiques régionalistes et "agricolistes" – basés sur des fondements contraires au niveau politique – d’une mentalité provinciale de l’Europe se développent différemment en Corrèze et en Moyenne-Franconie occidentale. Les processus persistants sans retenue d’après 1918 de l’industrialisation et de l’exode rural connaissent dans la culture politique de la Moyenne-Franconie occidentale une signification fortement anti-socialiste et antilibérale, alors que les Radicaux libéraux en Corrèze reprennent la haine contre les grandes villes, une haine dirigée en particulier contre Paris et préservent les impulsions du romantisme campagnard que l'on peut considérer comme républicano-laïques. Les potentiels régionalistes, comme ceux apparus en Occitanie du sud de par le mouvement de Frédéric Mistral [3] , n’ont aucune chance dans le domaine politique à lisière nord de la Corrèze, un territoire traditionnellement jacobin-révolutionnaire, d’autant plus que des ecclésiastiques catholiques ont été très clairs sur ce sujet. Dans la Moyenne-Franconie occidentale protestante par contre, le régionalisme très confessionnel à la base est toujours alimenté par le sentiment historique d’être désavantagé au point de vue culturel et économique par rapport à la vieille Bavière catholique, sentiment qui a pu être dynamisé dans une période de crise économique par les nationalistes et les nationaux-socialistes.