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'La nécessité actuelle de réinventer les relations entre les sociétés civiles'
 
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La nécessité actuelle de réinventer les relations entre les sociétés civiles

La base de l'entrelacs tant entre les sociétés civiles qu'au niveau institutionnel établie pendant cette phase ne s'est pas amenuisée au cours des décennies suivantes, cependant elle ne s'est pas non plus accrue. Pendant le dernier quart du XXe siècle, l'intégration européenne a certes franchit des pas décisifs au niveau gouvernemental, cependant l'interaction entre les sociétés dans le cadre européen aussi bien que franco-allemand n'a pas suivi la dynamique politique. Le paradoxe de cette seconde période d'après-guerre est que le besoin croissant d'interaction entre les sociétés stimulée et financée par l'Etat se trouve confronté à une diminution des ressources matérielles publiques du fait de la crise économique qui débuta vers le milieu des années 1970. Peut-être aussi a-t-on ici atteint les limites d'une stratégie de coopération dont les groupes porteurs, c'est-à-dire les communes et les jeunes, sont caractérisés par un manque de ressources propres.

Fig. 12

Les consultations franco-allemandes sont devenues l'un des instruments les plus importants des relations de voisinage depuis le Traité de l'Elysée de 1963.

 

 

Source Internet

La coopération entre les sociétés civiles est devenue un facteur de stabilité dans les relations franco-allemandes auquel les hommes politiques font volontiers allusion lorsque s'enveniment des conflits dans les relations interétatiques. Parmi les nouvelles formes de coopération entre les sociétés civiles apparues après 1945, il n'y en a que très peu qui aient disparu ou ne soient plus praticables. Reste à savoir si l'on assiste actuellement à une paralysie des élans fondés sur l'intérêt porté par la société de chaque pays à la connaissance de l'autre nation et à la compréhension de son comportement collectif.

Le fait que depuis les années 1980 toutes les innovations marquantes ont fait l'objet de pourparlers préparatoire ou ont été négociées au niveau gouvernemental pourrait en être un indice. Ainsi par exemple, deux des sommets franco-allemands réunissant les deux chefs de gouvernements ont été à l'origine de nouveautés dans le domaine culturel et donc concernant les sociétés civiles: en 1986 fut décidée à Frankfort la création d'un Haut Conseil culturel franco-allemand [1] et d'un Collège franco-allemand pour l'enseignement supérieur [2] , en 1997 à Weimar celle d'une Université franco-allemande [3] . Cette tendance à l'étatisation des relations entre les sociétés civiles (tendance traditionnellement plus marquées dans la culture politique de la France qu'en Allemagne) pourrait involontairement conduire à la paralysie des intérêts spontanés que porte chacune des sociétés à sa voisine. Cet intérêt réciproque ne peut être établi par décret, au contraire il doit être renouvelé à chaque nouvelle constellation politique et à chaque génération et doit rester le moteur de l'action des institutions politiques.