- L'Europe des régions
- Dimensions européennes de la coopération économique
- Le fonds européen de l'entente franco-allemande
- La France, l'Allemagne et les USA
- Paris et l'unité allemande
- La France dans l'Union européenne
- La France, puissance moyenne aux intérêts mondiaux
- Introduction
- La "question allemande"
- La question européenne
- Intérêts, valeurs et modalités d'action
- L'Allemagne dans l'Europe
- L'Allemagne et l'Europe dans le monde
- Perspectives
- Bibliographie
- L'élargissement de l'Union européenne vers l'Est
Vous êtes ici: Deuframat > ... > Politique mondiale
Politique mondiale
Il existe de nombreux livres, articles, discours et soupirs sur l'accroissement des réseaux d'envergure mondiale reliant de plus en plus de personnes (y compris leurs modes et conditions de vie économiques, culturels et politiques) ainsi que sur l'interdépendance asymétrique des pays et continents. Si cette observation est exacte, et rien n'indique le contraire, tous les acteurs politiques se doivent alors de placer leur comportement politique, et tout particulièrement les Etats leur politique extérieure, dans un contexte global et de le réajuster. Les Etats voisins étaient autrefois les partenaires "naturels" de coopération, mais souvent c'est également d'eux qu'émanaient menaces les plus dangereuses pour la propre sécurité. Des "haines héréditaires" séculaires comme celle entre la France et la Grande-Bretagne ou entre la France et l'Allemagne étaient à peine pensables entre deux Etats situés sur des continents différents; c'était le voisinage direct qui offrait les meilleures chances de coopération, mais aussi les meilleures occasions de conflits.
Cela a changé, non pas d'un seul coup, mais progressivement. Mais au plus tard depuis le milieu du 20ème siècle, il est apparu clairement que les frontières, et dans un certaines mesures les distances, n'ont sur la planète plus d'importance pour certains développements technologiques et leurs conséquences: par exemple la communication, l'armement ou toue une série de menaces pesant sur l'environnement.
Ces éléments de la globalisation [1] confrontent les acteurs étatiques et non-étatiques à des challenges difficiles à maîtriser, car, entre autres et surtout, leur dynamique, leur direction, les domaines d'action primordiaux et leurs conséquences ne se laissent pas déterminer de manière précise. Cela fait le sujet de véhémentes discussions, aussi bien en politique que dans les sciences politiques.
L'élargissement, par principe, à la planète entière du champ d'action de la politique extérieure de la part également de puissances moyennes et de petits Etats, ainsi que la disparition des catégories "distance" (dans une perspective spatiale) et "retardement" (dans une perspective temporelle) engendrent dans le système international des processus d'intégration et de fragmentation d'un genre nouveau. Certains observateurs vont même jusqu'à remettre en question l'avenir de l'Etat en tant que forme d'organisation du pouvoir ainsi que l'avenir du système international moderne (le "système westphalien des relations internationales"). Il s'agit peut-être là de l'expression d'un trop-plein d'imagination, mais on ne saurait nier que les Etats seront bien forcés d'en passer par une réorientation de leur politique extérieure. Cela vaut d'une manière toute particulière aussi pour de nouvelles formations politiques telles que l'Union Européenne, dont la forme institutionnelle à la fin du processus d'intégration (alliance intergouvernementale, confédération d'Etats, Etat fédéral supranational) reste encore une énigme. Ce processus d'intégration n'étant certes pas un monopole, mais quand même en grande partie mené par l'Allemagne et la France, la politique des deux Etats dans ce domaine se doit donc d'être empreinte d'une conscience toute particulière de leur responsabilité.