- L'Europe des régions
- Les relations économiques de la France avec la République Fédérale d'Allemagne (1949-1955)
- Remarque préliminaire
- L'asymétrie des investissements directs
- Le défi de la technologie de l'information
- La coopération franco-allemande des entreprises en 2000
- EADS: Une industrie de l'armement européenne basée sur l'axe franco-allemand
- Aventis: le géant pharmaceutique franco-allemand
- Siemens et Framatome: la fusion nucléaire avant "l'hiver nucléaire"
- Énergie et électricité: manque de réciprocité comme future pomme de discorde
- Redémarrage du train à grande vitesse franco-allemand
- Télécommunications et médias: des voies séparées?
- Les "mariages de géants" entre entreprises françaises et allemandes: l'exemple d'Aventis
- La France et l'Allemagne dans le système international
- L'élargissement de l'Union européenne vers l'Est
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L'Allemagne, la France et la mondialisation
Cette nouvelle évolution est due à un changement radical du capitalisme allemand et français lié au phénomène de la mondialisation (interconnexion et libéralisation des marchés financiers, révolution technologique dans le secteur de la communication et des transports), à la progression du modèle anglo-saxon et à l'introduction de l'euro [1] : pour le modèle français, caractérisé par l'intervention de l'État, cela signifie la privatisation et l'ouverture des capitaux, la création d'entreprises nationales de premier plan (1), ainsi que le rôle clé d'investisseurs institutionnels étrangers (2). Pour le modèle allemand (le "capitalisme rhénan"), cela implique le recul de l'influence des "banques maison", ainsi que la redéfinition d'une conception de l'entreprise reposant sur le "consensus".
L'extension du modèle anglo-saxon entraîne avant tout pour toutes les entreprises européennes la focalisation sur les intérêts des investisseurs ("shareholder value [2] "), mais implique aussi la concentration sur l'activité principale (la fin des conglomérats), la recherche de la taille critique, le regard stratégique sur les marchés mondiaux, ainsi que l'attention particulière portée aux technologies de l'information, à la communication et aux médias.
Ce rapprochement structurel rend obsolètes des modèles [7] considérés auparavant comme divergents et relègue de plus en plus les différences "culturelles" à l'arrière-plan. La culture anglo-saxonne accomplit la synthèse des cultures allemande et française. Mais même si le "modèle rhénan" et le "capitalisme à la française" n'existent plus que dans les manuels scolaires ou les ouvrages d'histoire, le modèle anglo-saxon est reçu et adapté de façon spécifique et distincte des deux côtés du Rhin. L'avenir des petites et moyennes entreprises allemandes reste ce faisant tout aussi incertain que celui du service public français, qui doit être privatisé. Quant à l'avenir des systèmes d'éducation et de formation professionnelle, le système français semble mieux préparé aux changements, contrairement à ce qu'en disent certains Allemands, car la concurrence entre les universités et les Grandes Écoles [8] permet de mieux s'internationaliser et de s'adapter plus rapidement aux demandes des entreprises qu'en Allemagne, où les universités manquent de souplesse et se trouvent quelquefois au bord du naufrage.
Le rapport des partenaires sociaux est aussi caractérisé aujourd'hui par une nouvelle donne: tandis qu'en Allemagne la politique du BDI [9] , le Bundesverband der deutschen Industrie (Fédération de l'industrie allemande), a plutôt abouti à une détérioration du climat d'investissements, Ernest-Antoine Seillère a réussi en France la réorientation stratégique du Conseil national du patronat français (CNPF [10] ) dans le Mouvement des entreprises de France (MEDEF [11] ), qui symbolise actuellement la dynamique des entreprises françaises axées sur la mondialisation: "Le MEDEF est logique avec lui-même. Son objectif, comme on pouvait d’ailleurs le pressentir dès l’arrivée à sa tête d’une nouvelle équipe incarnant une nouvelle génération et de nouveaux choix, est d’accélérer de son mieux le passage de la France [...] au modèle capitaliste anglo-saxon" (3). Les rôles classiques semblent même vouloir en partie s'inverser: tandis qu'on assistait en France, en 1999, dans le secteur des groupes bancaires et pétroliers, à un processus de fusions et d'OPA orchestré par des investisseurs institutionnels étrangers, en Allemagne, la réaction du gouvernement Schröder à la faillite du groupe Holzmann ou la résistance à l'OPA [12] de Vodafone sur Mannesmann présentent plutôt le caractère français d'une intervention de l'État.
Liens:
- [1]http://europa.eu.int/comm/economy_finance/publications/euro_papers/2001/eup07de.pdf
- [2]http://www.tse-hamburg.de/Papers/Management/Shareholder.html
- [3]http://boersenlexikon.faz.net/sharehol.htm
- [4]http://boersenlexikon.faz.net/sharehol.htm
- [5]http://www.simulationsforbusiness.com/profitability_series/shareholder_value.html
- [6]http://www.simulationsforbusiness.com/profitability_series/shareholder_value.html
- [7]http://www.euro-betriebsrat.de/download/Belegschaftsvertretungen.pps
- [8]http://www.cge.asso.fr/
- [9]http://www.bdi-online.de/
- [10]http://www.medef.fr/staging/site/page.php?pag_id=76
- [11]http://www.medef.fr/staging/site/page.php
- [12]http://www.manager-magazin.de/unternehmen/artikel/0,2828,242161,00.html