Auszug aus dem städtebaulichen Wiederaufbauprogramm des französischen Architektenteams an der Saar

Aus: Équipe des Urbanistes de la Sarre (Hg.), Urbanisme en Sarre, Saarbrücken 1947. 

Tous les facteurs d'ordre géographique qu jouèrent, à l'oirigine, en faveur de la ville de Sarrelouis, perdirent avec le temps de leur valeur, pour finalement se retourner contre elle. ... Victime de sa position géographique qui, excellente pour une forteresse, devient sclérosante pour une cité moderne, elle assiste, impuissante, au rapide essor des agglomérations environnantes, Roden, Fraulautern, Ensdorf qui se développent rapidement en fonction de la force attractive des industries minières et sidérurgiques voisines et de la nouvelle voie de chemin de fer. ... 

 Tel est le tableau récapitulatif, à la veille du cataclysme de 1939, des occasions manquées et possibilités inexploitées, faute d'une idée directrice et d'une conception d'ensemble. La catastrophe survient et la région qui a le redoutable honneur de se trouver dans la ligne Siegfried même, doit subir trois mois de bombardement et de tir d'artillerie ininterrompus. ... 

 L'ancienne ville de Sarrelouis est économiquement et géographiquement liée à sa région et ne peut être urbanisée que comme partie intégrante de son espace. ... Il est certain que la profonde modification de la structure sociale conduira fatalement - après la période de reconstruction - à une réduction massive de la journée de travail et à une augmentation proportionnelle des heures de loisir. L'ordre de grandeur et d'importance des lieux de labeur et de récréation se trouvera renversé et il sera tenu compte de ce fait dans la répartition des surfaces destinées à la recréation dans la nouvelle cité. ... 

 Le territoire de Roden et Fraulautern, entièrement détruit, doit être, après évacuation, englobé dans la zone industrielle. Les sinistrés de ces deux localités doivent être relogés dans une nouvelle zone d'habitation qui se situera, normalement, dans le centre de gravité du triangle formé par son espace de travail, son espace nourricier et son centre administratif et culturel. ... 

 Le nombre des sinistrés à reloger étant de 20.000, la récupération de la surface habitable nécessaire s'opérera dans les maisons hautes, situées en dehors de la limite d'exploitation du charbon. La zone d'habitation constitue une fédération de communautés résidentielles groupées en pyramide, possédant chacune leur vie autonome à la mesure de leur échelon et étant accouplées aux groupes de travail dans la zone industrielle. ... Les blocs d'habitations sont orientés suivant les lois du meilleur ensoleillement. Toutes les pièces d'habitation au sud ou au sud-est, les pièces de service au nord et au nord-ouest. ... 

 Le territoire de Roden et de Fraulautern libéré de toute habitation, sera exclusivement réservé aux établissements de production industrielle. ... C'est proclamer une vérité première que de dire que, vu le volume des destructions, la reconstruction se fera avec des méthodes industrielles ou ne se fera pas; que la maison de l'avenir sera préfrabriquée ou ne sera pas. C'est en partant de ce principe que les urbanistes français opérant en Sarre ont élaboré, en application d'un système constructif breveté en France, les premiers plans de maisons préfabriquées en métal. ... 

 Le commerce se groupait dans l'ancienne ville [de Sarrelouis, M.H.], autour de la place carrée du grand marché, le long de la Französische Strasse et commençait à se développer vers le sud, en progressant le long de la Lisdorferstrasse. Les six ilôts au nord-ouest et sud-est de la grande place sont en ruines. La trouée ainsi créée dans le centre de la ville, sur le grand axe nord-ouest sud-est de l'ensemble, doit être réservée aux constructions administratives. Tenant compte du déplacement amorcé du commerce vers le sud, le plan prévoit un grand boulevard commercial avec des constructions en forme de peigne, allant du „Petit Marché" actuel, jursqu'à Lisdorf. ... 

 Le présent rapport n'est donc qu'une esquisse fixant le problème. Dans sa forme actuelle, il a reçu l'approbation du conseil municipal de la ville de Sarrelouis qui, lors de sa séance du 26. Novembre 1946, a adopté à l'unanimité de ses ving-sept membres la résolution dont voici un extrait: 

 „... La reconstruction de notre ville ne peut avoir lieu qu'en faisant appel à des méthodes de construction nouvelles, qui n'ont jamais encore été employées. L'importance des destructions ... excluent toute autre solution. C'est pourquoi les conseillers municipaux de la ville de Sarrelouis accueillent favorablement le plan général de reconstruction présenté par Monsieur Menkés, Architecte en Chef pour le Cercle de Sarrelouis. ... En l'adoptant, dans son intégralité, nous sommes guidés par la conviction que ce projet est propre à faire de Sarrelouis un centre économique et culturel florissant de la région de la Sarre Inférieure ..."