- Diversité culturelle et territoriale en Europe de l'Ouest jusqu'à l'ère des révolutions
- Des "bouffeurs de grenouilles" méprisés aux "meilleurs" Allemands - L'histoire des Huguenots en Allemagne
- Migrations et échanges culturels depuis 1815
- Migration économique, exil politique et critique sociale: Les Allemands à Paris au XIXème siècle
- Introduction
- Etapes de l'homogénéisation linguistique
- Langues et cultures régionales, régionalisme
- Immigrés - aspects ethniques et régionaux
- Appel aux travailleurs immigrés à l'époque de l'industrialisation
- Près de 40% des étrangers vivent en Ile-de-France
- Racisme et xénophobie en tant que réactions politiques
- Conclusion
- Bibliographie
- Immigration et problèmes d'intégration en Allemagne depuis 1960
- Laïcité et religion dans la France contemporaine
- Comparaisons socio-culturelles
- 1968 et ses conséquences
- Rencontres au quotidien
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Minorités ethniques en périphérie
Arthur Schopenhauer [1] (1788-1860), sans aucun doute l'un des philosophes allemands les plus importants du XIXème siècle, rendit en 1851 dans son recueil d'essais Parerga und Paralipomena un jugement impitoyable sur la langue française [2] : "Dieser elendste romanische Jargon, diese schlechteste Verstümmelung lateinischer Worte, diese Sprache, welche auf ihre ältere und viel edlere Schwester, das Italiänische, mit Ehrfurcht hinaufsehen sollte, diese Sprache, welche den ekelhaften Nasal en, on, un zum ausschließlichen Eigenthum hat, wie auch den schluckaufartigen, so unaussprechlich widerwärtigen Accent auf der letzten Silbe (...) - diese armsälige Sprache wird als langue classique neben das Griechische und Lateinische gestellt! Ich fordere ganz Europa auf zu einer générale huée (einem allgemeinen Hohngelächter), um diese schaamlosesten aller Gecken zu demüthigen." (cit.: J. von Utmann, 1955:116)
Des propos incroyables sur une nation qui a toujours veillé avec un soin tout particulier [3] au maintien et à l'unification de sa langue [4] , et ce surtout concernant la diversité ethno-culturelle considérée dès le début comme un danger pour l'Etat central. Mais les efforts pour unifier la langue, unification que déjà l'Ordonnance de Villers-Cotterêts [5] (1539) sous François Ier [6] aspirait à atteindre, sont restés au cours des siècles une fiction. La fondation en 1635 de l'Académie française [7] , dont le but était d'unifier la norme de la langue au sien de la nation, ne put davantage empêcher la survivance des langues régionales que l'Ordonnance de Villers-Cotterêts cent ans plus tôt.
L'emportement de l'Abbé Sieyès [9] , député Jacobin, à la Convention de 1791 montre à quel point l'existence de cultures régionales était ressentie comme une menace: "La réaction parle allemand, l'obscurantisme parle bas-breton, l'ignorance parle provençal". En 1794, Bertrand de Barrère de Vieuzac, membre du Comité de Salut Public [10] , tenait des propos semblables: "Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton; l'émigration et la haine de la République parlent allemand; la contre-révolution parle italien et le fanatisme parle basque. Chez un peuple libre, la langue doit être une et la même pour tous. "
Liens:
- [1]http://gutenberg.spiegel.de/autoren/schopenh.htm
- [2]http://www.sprachendienst.de/de/franzoesisch/index.shtml
- [3]http://www.sprachpolitik.de/default.htm
- [4]http://www.academie-francaise.fr/langue/index.html
- [5]http://perso.wanadoo.fr/a.durand/Edit.html
- [6]http://www.publius-historicus.com/fr1.htm
- [7]http://www.academie-francaise.fr/index.html
- [8]http://www.academie-francaise.fr/index.html
- [9]http://fr.wikipedia.org/wiki/Abb%C3%A9_Siey%C3%A8s
- [10]http://fr.wikipedia.org/wiki/Comit%C3%A9_de_Salut_Public