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'Le couronnement impérial'
 
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Le couronnement impérial

Matériels d'enseignement concernant ce chapitre: voir document 3 [1]

Que s'est-il passé les mois, les semaines et les jours précédant le couronnement impérial de Charlemagne, roi des Francs, qui eut lieu à Rome en ce jour mémorable du 25 décembre de l'an 800? Qu'est-ce qui a poussé les protagonistes les plus importants dans cette direction et à quels mobiles politiques obéirent-ils? Les sources documentaires qui ne sont pas toujours claires à ce sujet et qui se contredisent parfois donnent une vue d'ensemble aux multiples facettes qui pose à l'observateur un certain nombre d'énigmes mais qui lui permet toutefois d'aboutir à un jugement assez solide (cf. Bührer-Thierry: p. 36 et suiv.). Alors que les Annales royales soulignent - sans donner le moindre motif - la déférence extrême voire presque exagérée du Pape Léon III accueillant Charlemagne, le récit d'Eginhard surprend car il précise que l'empereur qui venait d'être couronné aurait été totalement mécontent du déroulement de la cérémonie, et qu'il l'aurait dit. Si on considère deux autres sources, il est possible de nuancer le récit de Eginhard et de considérer d'autres aspects, internes et externes, du couronnement impérial. D'après les Annales de Lorsch, le couronnement impérial ne fut en aucun cas l'initiative du seul Pape Léon mais l'exécution d'une décision conciliaire prise apparemment au nom "de l'ensemble du peuple chrétien" et pour laquelle on pouvait invoquer de solides arguments politiques et juridiques : N'était-ce pas la volonté de Dieu d'accorder le titre d'empereur à celui qui dirigeait véritablement les palais impériaux de l'Empire romain, alors qu'une femme se trouvait à la tête de l'Empire byzantin? 

Pour des raisons faciles à comprendre, on ne fait pas acte dans le rapport de l'Empire byzantin d'un vœu du "peuple chrétien" à vouloir un empereur. Si l'on ne tient pas compte de la présentation tendancieuse, dans le récit byzantin, suivant laquelle Léon III et Charles ne poursuivirent que la stratégie de consolider et d'augmenter leur autorité, ce récit est identique à ceux dans d'autres sources. A considérer toutes nos sources ici reproduites, celle de Lorsch est hors de doute, selon laquelle Charles "n'a pas voulu refuser" la requête venue à lui et a accepté le titre d'empereur "en toute humilité". C'est qu'il a réussi, de concert avec ses conseillers, un exploit politique et diplomatique de main de maître ouvrant de vastes horizons à la domination franque en Occident. 

 

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