En un laps de temps incroyablement court, Internet a ouvert des possibilités jusqu'alors impensables. En voici les aspects principaux pour son utilisation dans l'enseignement:

• Il est possible d'accéder de chaque ordinateur connecté à Internet à des informations situées dans le monde entier et ce à n'importe quelle heur du jour et de la nuit;
• les courriels (e-mails) permettent d'être en contact rapidement et à coûts très faibles avec des personnes dans le monde entier,
• chaque utilisateur ("internaute") peut publier des informations rapidement et ce quasiment sans frais.

Ces possibilités sont véritablement révolutionnaires et ont été accueillies avec enthousiasme dans le monde économique, scientifique et de l'enseignement. Le courriel a déjà presque remplacé la lettre traditionnelle dans de nombreux domaines; les étudiants même des première années effectuent leurs recherches de documentation et littérature scientifique davantage sur ordinateur que dans les bibliothèques; et lors de la préparation des cours, il est devenu monnaie courante de pas jeter un coup d'œil rapide à une encyclopédie en ligne, de télécharger des matériels d'enseignement ou d'utiliser sur transparent des images "tirées du réseau".

Et pourtant, les concepts concernant l'utilisation d'Internet par les élèves - comme instrument de recherches extra-scolaires ou bien comme outil de travail en cours - restent encore rares et peu convaincants. Cela n'est pas seulement dû aux conditions d'équipement technique des écoles (malgré toutes les mauvaises prédictions sont en voie d'amélioration) ou à l'attitude de certains collègues (soi-disant) réticents à l'innovation, mais aussi en grande partie aux faiblesses inhérentes à Internet. Il s'agit en fait à chaque fois du revers de la médaille des avantages énumérés ci-dessus:

• Si chacun peut rapidement mettre "en ligne" sa "page Internet", il y en aura de très bonnes mais aussi de très mauvaises. L'éventail va de très sérieuses publications scientifiques à des contenus de désinformation volontaire de la part d'extrémistes politiques en passant par des travaux d'élèves de plus ou moins bonne qualité.
• Le volume d'informations ainsi mises à disposition a pris des proportions énormes et plus personne ne peut en avoir une vue d'ensemble (même pas à laide de moyens techniques). Si l'on entre un terme dans un moteur de recherche, on obtient facilement de dizaines de milliers de résultats! Des relevés statistiques ont cependant montré que les utilisateurs ne regardent tout au plus que les dix ou vingt premiers résultats. On a entre-temps constaté que les moteurs de recherche peuvent également être manipulés, ce qui explique que les premiers résultats correspondent de plus en plus souvent à des offres à caractère commercial (notamment des ventes aux enchères sur Internet). Les critères d'après lesquels les moteurs der recherche déterminent l'ordre dans lequel les résultats apparaissent sont par ailleurs souvent peu transparents.
• L'avantage du courriel, c'est-à-dire son très faible coût, fait également le bonheur d'expéditeurs indésirables: il faut alors trier les courriels importants des spam-mails (= courriels indésirables) et faire attention de ne pas effacer par erreur un courriel important en faisant le tri. Les courriels sont aussi parfois détournés de leur fonction première: une grande partie des virus, vers et chevaux de Troie, qui peuvent être simplement énervants, mais aussi destructeurs ou criminels, est diffusée par courriel.

Le "média miracle" qu'est Internet a cependant aussi ses revers de la médaille et les élèves doivent d'abord apprendre à utiliser Internet avant de pour voir s'en servir de façon judicieuse.

Mais tout d'abord encore une remarque concernant la terminologie: au sens strict, "Internet" est une dénomination imprécise et d'amateur. Il faudrait pour être exact parler de "world wide web" (www), lequel a débuté à l'origine comme un services Internet parmi tant d'autres, qu'il a cependant par la suite pratiquement évincés, à l'exception de la fonction courriel. Mais étant donné qu'aujourd'hui on ne fait pratiquement plus cette distinction dans le langage courant, nous pourrons ici également la négliger.