D'une manière générale, les mêmes règles s'appliquent pour l'utilisation d'Internet que pour les autres médias ou méthodes, c'est pourquoi nous allons les analyser d'une manière analogue.

Concernant le contenu, deux procédés sont possibles dans lesquels l'enseignant tient le rôle actif principal - à l'aide d'un "beamer" (vidéoprojecteur) et/ou auprès de chaque élève devant son ordinateur (un par un).

• Démonstration: l'enseignant (ou des élèves compétents) montrent comment utiliser Internet. Il s'agit ici surtout de questions méthodiques : comment cliquer sur un lien ou un texte, comment utiliser un moteur de recherche, comment télécharger une page, comment sauvegarder un chemin de recherche etc.
• Présentation: le contenu d'une page Internet est présenté et discuté ensemble; la page en question remplit alors en quelque sorte la fonction d'une feuille de rétroprojecteur.

Tout comme les médias traditionnels, les pages web contiennent souvent des textes, des tableaux ou illustrations que nous connaissons déjà dans les manuels et les fiches de travail. On y trouve parfois aussi des exercices et devoirs. Ces matériels peuvent être traités aussi bien à l'écran que sous forme imprimée en travail individuel, en binôme ou en groupes. On peut aussi recourir à une forme plus élaborée, le "e-learning" (= formation au moyen d'outils interactifs, N.d.l.T.): certaines pages Internet structurées en conséquence permet aux élèves d'enter des réponses, donnent des conseils et un corrigé, et même évaluent les résultats - en d'autres termes, elles remplacent l'enseignant.

Ces deux possibilités utilisent certes les contenus et les techniques d'Internet, mais pas ses particularités propres. Il est donc pensable de travailler "hors connexion" (off-line): les élèves n'ont pas besoin d'être connectés à Internet ("en ligne", online) si les matériels ont été préalablement téléchargés et rendus disponibles sur les ordinateurs individuels en classe.

"Lernzirkel" (= carrousel d'apprentissage) ou apprentissage en stations:

L'enseignant prépare des matériels concernant les divers points d'un thème du cours et les répartit sur plusieurs "stations d'apprentissage" (obligatoires ou facultatives) où les élèves effectuent par écrit seuls, en tandem ou en petits groupes les exercices prévus et se rendent ensuite (en général après un laps de temps donné) à la station suivante. Chaque élève note sur une "fiche de bord" les stations auxquelles il s'est rendu et les résultats de son travail.
Le Lernzirkel ressemble à la méthode du "Circuit Training" utilisée en cours de sport; il n'est pas approprié de la même manière pour tous les contenus; son attrait pour les élèves et son efficacité dépendent du choix de stations variées et motivantes tant au niveau du contenu qu'au niveau méthodique. La mission de l'enseignant réside surtout dans le choix et la préparation des matériels, dans la bonne organisation (durée, ordre des stations) et dans l'aide apportée aux élèves en cours de route.

L'enseignant sélectionne des pages Internet et en dresse la liste. Les élèves consultent et traitent ces pages en fonction des données du problème, la différence avec le Lernzirkel traditionnel étant que les élèves n'ont pas besoin de changer de place. Selon l'objectif du cours et la structure des pages sélectionnées on pourra définir l'ordre dans lequel les pages seront consultées ou en lasser le choix aux élèves. Il est bien entendu également possible d'intégrer des pauses et des "récompenses". Comme dans le cas du Lernzirkel, les élèves doivent noter les résultats ou du moins le cours des recherches.

Pour la préparation d'un exposé, la recherche et le classement d'informations sont des étapes essentielles. Pour les recherches, de nombreux élèves utilisent déjà Internet avec zèle et de manière autonome - la plupart d'entre eux connaît le site www.hausarbeiten.de ^[2] (site proposant des exposés tout faits, N.d.l.T.), même si la qualité des exposés qui y sont proposés est souvent affligeante. Mais ils doivent alors apprendre à non seulement trouver, mais aussi évaluer les informations.

Jens Hildebrand (2001, p. 13) a pour cela proposé les étapes suivantes:

• Recherche préliminaire effectuée par l'enseignant (Existe-t-il des sites appropriés concernant ce sujet?) qui donnera des points de départ appropriés.
• Première recherche: trouver, sélectionner, conserver (imprimer ou sauvegarder) les informations, noter les chemin de recherche.
• Analyse, évaluation et traitement des contenus (par exemple en ce qui concerne le vocabulaire: chercher la signification de termes, en établir la liste etc.).
• Deuxième recherche avec des critères de recherche plus affinés.
• Documentation, résumé, présentation/exposé, appréciation critique.

Alors que dans les méthodes précédentes, l'enseignant donne des consignes - chez les élèves débutants ces consignes sont encore assez détaillées (lire une présentation web donnée en tenant compte de questions, donc comme pour un manuel classique ou une fiche de travail), chez les confirmés elles le sont moins (listes conseillant des sites appropriés) - , ici la responsabilité revient entièrement aux élèves. Cela présuppose une grande compétence technique, méthodique et du sujet! Les données du problème doivent être précises afin que la recherche ne se fasse pas dans tous les sens et sans la moindre structure. Les élèves doit aussi maîtriser aussi bine les moteurs de recherche et les catalogues web que l'élaboration des stratégies de recherche et l'application de critères pour une analyse critique du contenu. Il n'y a que comme cela que l'on pourra filtrer et réorganiser les offres d'Internet pour en tirer ce qui est utile!

Ce qui a été dit pour le travail autonome est bien entendu également valable pour le travail sur des projets. Mais il fut de surcroît souligner l'aspect de la présentation: les résultats du travail doivent être présentés à un large public. A la différence des panneaux et expositions, Internet offre la possibilité de rendre les fruits du projet accessibles au monde entier! Cela valorise le travail des élèves, il peut en découler des conséquences bien réelles - du moins des réactions par e-mail. Il faut donc es exigences renforcée en ce qui concerne le niveau du contenu et de la technique. La réalisation de pages Internet n'est certes pas difficile, mais il faut y ajouter des aspects esthétiques et de la psychologie de l'apprentissage. A quoi doit ressembler une page "sérieuse"? Comment le rendre agréable et facile à utiliser pour le visiteur? Comment faire ressortir ce qui est important sans trop charger la page? Il est évident que c'est au plus tard ici qu'il faut travailler en dépassant les strictes limites de la matière enseignée, les facultés de critique envers le media déjà développées peuvent alors être mises en œuvre pour évaluer le propre produit.