La Russie, qui soutenait la Serbie dans son attitude de défi, avait déjà commencé à mettre son armée en état de guerre. L'empereur allemand s'efforçait de préserver la paix et de régler vite le différend, moyennant des négociations avec les gouvernements de Vienne et de St-Pétersbourg. [...] Une fois de plus, l'empereur exigeait l'arrêt des préparations de guerre russes ; en même temps il demanda à la France, alliée de la Russie, de préciser sa position dans une éventuelle guerre germano-russe. Ni la Russie ni la France ne donnèrent une réponse satisfaisante. L'Allemagne ne devait pas hésiter plus longtemps à se protéger contre la menace d'un assaut venu de l'Est comme de l'Ouest. [mobilisation et déclarations de guerre à la Russie et à la France]. Les adversaires avaient déjà ouvert les hostilités aux frontières de l'Allemagne et de l'Autriche. [...]

[sur l'enthousiasme populaire au moment du déclenchement :] Il s'agissait bien de rejeter hors de nos frontières, sur terre et sur mer, des adversaires surpuissants qui, par manie de domination, manie de vengeance et manie de possession, s'étaient alliés contre notre patrie, et de préserver de l'anéantissement, dans la guerre à laquelle on nous avait contraints, la prospérité de l'Allemagne, ainsi que la puissance et l'existence de l'empire. [...] Le souvenir des grands soulèvements antérieurs du peuple allemand contre l'ennemi héréditaire se raviva aussi, lorsque l'empereur réinstitua la décoration de la Croix de Fer. [...]

Extrait de: STEIN (H.K.), KOLLIGS (Dr. Hans bearb.), Lehrbuch der Geschichte für die oberen Klassen höherer Lehranstalten 3. Die neuere Zeit von 1648 bis auf die Gegenwart. Paderborn, Ferdinand Schöningh, 14ème édition 1919, 348 p. [p. 297-299]