- Perceptions: le propre point de vue et celui de l'autre
- Introduction
- La marche à la guerre
- La guerre
- La guerre contre l'Empire français
- La guerre contre la République française
- L'unité allemande
- L'issue de la guerre
- Perceptions et interprétations
- La Première Guerre mondiale
- La Première Guerre mondiale dans la conscience collective des Allemands et des Français
- Le traité de paix de Versailles - un bilan
- La France et l'Allemagne dans la Deuxième Guerre mondiale
- Travailleurs forcés français en Allemagne (1940-1945)
- Allemands et Français: de la "haine héréditaire" à l'amitié, 1945-1963
- Les relations franco-allemandes de 1945 à 2000
- 40 ans de relations France-RDA
- Vive la République! Marianne comme mythe est-allemand dans le magazine satirique Eulenspiegel
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La chute de l'Empire français
Lorsque la nouvelle se répandit à Paris que l'Empereur avait été fait prisonnier, des émeutes éclatèrent et aboutirent le 4 septembre à une révolution pacifique et à la proclamation de la République, auxquelles les piliers du régime bonapartiste, l'armée et l'administration, n'opposèrent aucune résistance. La défaite militaire avait discrédité l'Empire.
Les représentants de la gauche parlementaire formèrent un gouvernement provisoire, le "gouvernement de défense nationale", avec pour acteurs principaux Jules Favre [1] , le ministre des Affaires étrangères, et Léon Gambetta [2] , le ministre de l'Intérieur. Comme tous les autres nouveaux ministres de ce gouvernement provisoire, ces derniers n'avaient aucune expérience du pouvoir, auquel ils accédaient directement des rangs de l'opposition. Ils s'inspirèrent du modèle historique de la Révolution française, comme le reflète bien leur premier appel au peuple (Doc. 5 [3] ). Comme en 1792, lorsque les armées ennemies occupaient le pays, la République "une et indivisible" devait défendre la liberté et assurer l'avenir de la France. Le 6 septembre, Jules Favre refusa catégoriquement de conclure une paix déshonorante ayant pour clause la cession de territoires (Doc. 6 [4] ). Les membres du gouvernement provisoire et la population parisienne crurent pouvoir refouler les envahisseurs hors du pays par une nouvelle "levée en masse", c'est-à-dire par la mobilisation de tous les hommes en âge d'être soldats. Depuis la capitulation de Sedan et l'encerclement des troupes du maréchal Bazaine à Metz, la France avait perdu la plus grande partie de son armée régulière. Le recours au schéma de 1792 (Doc. 7 [5] ) empêcha toute évaluation réaliste de la situation. On crut qu'une armée de citoyens rapidement mise sur pied pourrait résister victorieusement aux troupes allemandes aguerries.