Le paysage médiatique français entame une nouvelle phase de mutation. Les capacités techniques de distribution, jusqu'ici limitées, vont se démultiplier dans un proche avenir, ce qui entraînera une augmentation comme une différenciation de l'offre de contenus et services. Ce type d'évolution a pu s'observer à de nombreuses reprises au fil de l'histoire des médias de la bande FM en France ou au lancement des satellites Astra en Allemagne. Et comme au début de l'ère des médias audiovisuels au début du XXe siècle, des groupes industriels sont partie prenante dans ces évolutions ; ils disposent du savoir-faire en matière de techniques comme de contenus, mais aussi des capitaux requis. En France, on salue expressément leur participation, gage de la compétitivité du site médiatique national.

Le cadre juridique devra s'adapter à ces mutations ; le processus d'intégration européenne l'y contraint lui aussi. La mobilité du capital, l'harmonisation des technologies sont largement réalisées répondre aux goûts et attentes des différents publics européen (il suffit de penser à des marques comme "Elle", RTL ou Energy). Seul le cadre réglementaire avec son régime d'autorisations ou de contrôle de la concentration reste confiné dans les frontières nationales, mais il entre de plus en plus souvent en conflit avec les règles régissant un espace européen en voie d'intégration. La diversité culturelle et le pluralisme des opinion ne peuvent s'épanouir que dans un environnement, en l'occurrence un marché médiatique, porteur. Voilà l'approche française. Que le cadre réglementaire des médias souffre actuellement quelques contradictions n'est qu'une preuve parmi d'autres des profondes mutations en cours.