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Le Congrès de Vienne et la Sainte Alliance
Pendant la révolution française il y avait en Allemagne, en dehors de la discussion sur la paix perpétuelle, aussi d'autres réflexions [2] sur l'unité européenne, mais il n'y avait pas de souverains qui auraient repris des plans (quels qu'ils soient) pour l'Europe. Le Congrès de Vienne [3] (1814/1815) et la Sainte Alliance [4] créée sur une proposition du Tsar Alexandre (au départ seulement entre l'Autriche, la Prusse et la Russie) devaient, après la victoire sur Napoléon et la France, établir en Europe un ordre nouveau et stable.
Le chemin vers une Europe des Etats nationaux ne pouvait être rebroussé, même si l'empire du Tsar, la Confédération germanique et l'empire autrichien (dont certaines parties étaient membres de la Confédération germanique) étaient censés représenter l'idée d'alliances ou empires supranationaux. Alors que Metternich [5] s'occupait en quelque sorte de l'aspect pratique de la réorganisation politique de l'Europe, la Sainte Alliance devait contribuer à donner à une version contemporaine de la vieille idée d'une République Chrétienne européenne une identité dont on espérait également une union politique respectant la souveraineté des Etats. Le publiciste germano-danois Schmidt-Phiseldek [6] Phiseldek tenta dans plusieurs ouvrages de donner un fondement théorique à la Sainte Alliance et d'en faire la base d'un plan unificateur pour l'Europe.
L'idée de raviver la chrétienté en tant que base d'une unité européenne se retrouvait déjà en 1799 chez le poète Novalis [7] . Cela correspondait bien à l'idée de la (future) Sainte Alliance, mais on ne réussit pas à faire apparaître miraculeusement une Europe unie fondée sur la chrétienté.