Le plus grand enjeu de la coopération franco-allemande ^[1] , c’est de parvenir à faire profiter le dialogue intergouvernemental – qui par nature tourne à l’affrontement et à la négociation d’intérêts dits nationaux dans la formation d’un compromis au niveau européen – de la dynamique des sociétés civiles française et allemande. Pour ce faire, il est nécessaire d'anticiper d’éventuels conflits et de réfléchir ensemble sur des sujets de sociétés qui préoccupent chacun d’entre nous: développer un esprit européen, forger une mémoire européenne, établir un espace européen de l'enseignement et de la formation professionnelle, déterminer le rôle de la femme et de la famille, définir une démocratie sociale européenne, etc. C’est seulement de cette façon, c'est-à-dire en se présentant comme un vecteur de modernité en Europe, que le dialogue franco-allemand sera en mesure de se rendre utile dans l’émergence d’une Europe politique et d’intéresser le plus grand nombre.