- L'Europe des régions
- Dimensions européennes de la coopération économique
- La France et l'Allemagne dans le système international
- Allemagne-France-Pologne: trois voies dans l'histoire de l'Europe
- Allemagne-France-Pologne
- Le "Triangle de Weimar" - Les relations franco-germano-polonaises en tant que moteur de l'intégration européenne
- L'adieu au romantisme
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- Weimar: oui, mais!
- Allemagne - France - Europe de l'Est : dimensions historiques et nouvelles options
- Les acteurs économiques allemands et français en Europe de l'Est: une présence inégale
- La stimulation du dialogue européen avec la Russie: l'Allemagne, la France et la Russie, des partenaires stratégiques pour l'Europe
- Le déjà-vu Est-européen
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Plus-value européenne
Et pourtant, Weimar pourrait constituer une "plus-value" européenne. Malgré le maigre constat sanctionnant l'élargissement de l'UE, plusieurs aspects plaident en faveur de Weimar, et s'opposent à ce que le Triangle soit mis au rebut de l'Histoire.
- L'UE s'agrandit, et la puissance du moteur franco-allemand va diminuer. L'Europe doit donc rechercher des alternatives ou de nouvelles formes de coopération capables d'apporter à l'UE des 25 l'essor et l'harmonisation qui ont été jusqu'ici le fait du couple franco-allemand de l'euro.
- L'entêtement de la Pologne en matière de constitution, sa position décidée dans la crise en Irak, l'assurance dont elle a fait montre durant les négociations d'entrée dans l'UE exigent de prendre adéquatement en compte les demandes polonaises dans le cadre de la recherche de compromis au niveau de l'Europe. Pour répondre à la "récalcitrance" de Varsovie, on pourrait permettre rapidement au pays de participer à de tels processus de clarification dans le cadre d'un Triangle de Weimar vitalisé.
- Les appréhensions polonaises de marginalisation pourraient être apaisées autour d'une table réunissant la Pologne, la France et l'Allemagne. On pourrait éventuellement éviter un certain durcissement de la politique polonaise extérieure et européenne, qui résulte de la peur d'une prétendue dominance franco-allemande. Le Triangle de Weimar servirait dans ce contexte de "mesure génératrice de confiance" (Günther Gloser) atténuant à Varsovie le sentiment d'entrer dans l'UE comme dans un unfriendly environment.
- Au-delà de la Pologne, le Triangle pourrait avoir valeur de signal: que Berlin et Paris ne désirent pas uniquement des formes de coopération entre les "poids lourds" de l'UE, donc ne veulent pas d'un "directoire", mais intègrent aussi à leur dialogue un "poids moyen" européen. Ceci pourrait contribuer à réduire la méfiance éprouvée par les petits États membres. En outre, le Triangle de Weimar offre aussi une conception alternative à l'Europe "carolingienne" et est synonyme d'ouverture pour les nouveaux arrivants d'Europe du Centre-Est. Dans cette mesure, le Triangle pourrait donc effectivement jouer le rôle d'un "correctif" entre "la vieille et la nouvelle Europe" (Adam Krzeminski).
- Dans le meilleur des cas, une intensification de cette communication triangulaire pourrait servir à harmoniser les décisions fondamentales au sein de l'UE. Les divergences d'intérêts manifestes et les conflits potentiels entre les trois pays pourraient être rapidement identifiés; grâce à une activation prospective du Triangle, on pourrait diminuer le risque de profondes tensions, qui ont des effets secondaires négatifs sur les relations bilatérales et peuvent paralyser les processus de décisions européens. Eu égard en particulier aux éventuels refus de la Pologne, Weimar pourrait permettre d'associer Varsovie à la recherche de compromis et contribuer à pragmatiser son attitude: le prix que Varsovie aurait à payer pour un renforcement du mécanisme de Weimar serait une plus grande flexibilité de sa politique européenne. Le Triangle de Weimar servirait ici avant tout à éviter des "pannes" européennes.