Tout comme le Bade-Wurtemberg, l'attirance de la région Rhône-Alpes au niveau touristique ^[1]  repose entre autres sur un grand nombre de théâtres et de musées. Mais ceux-ci relèvent en règle générale de l'Etat français et donc du Ministère de la Culture situé à Paris, sauf s'ils sont principalement financés par les départements, les communes ou les deux. Ici aussi, on peut donc voir que les régions françaises ne disposent pas d'une souveraineté culturelle, contrairement aux Länder allemands. Certes quelques musées (peu nombreux) sont financés en commun par l'Etat, la région et la commune, comme par exemple l'Institut d'Art contemporain à Villeurbanne. Mais cela reste l'exception. Une Maison de l'Histoire de la Région, telle que la Haus der Geschichte ^[2]  à Stuttgart financée exclusivement par le Land, serait donc impensable dans le région Rhône-Alpes. 

A Lyon (Lugdunum pour les Romains) s'offrent aux visiteurs sur la colline de Fourvière le Musée de la Civilisation gallo-romaine ^[4] et le plus ancien amphithéâtre situé sur l'actuel territoire français. Dans le centre ville, le Musée des Beaux-Arts ^[5] peut presque se mesurer au Louvre; il compte en effet des trésors allant de l'art égyptien et grec antiques aux impressionnistes et cubistes, en passant par le moyen-âge. De nombreux autres musées rappellent certains grands moments de l'histoire lyonnaise: entre autres un Musée de l'Imprimerie ^[6] , un Musée des Tissus ^[7] exposant des objets du célèbre tissage de la soie et même un musée du film, l'Institut Lumière ^[8] ainsi nommé d'après les inventeurs du "cinématographe" (appareil permettant de projeter des images en mouvement), les frères Lumière, dont on peut y admirer les films. Le Musée de la Résistance ^[9] Musée de la Résistance rappelle les centres de la résistance qui naquirent dans la région pour s'opposer à la domination de l'occupant allemand et à son allié le régime de Vichy. Le Musée d'Art contemporain ^[10] de 1984, transféré dans de nouveaux locaux et entièrement réaménagé en 1995, est sans aucun doute l'un des musées les plus modernes de la grande ville; ce musée accorde également beaucoup d'espace à la culture cinématographique et de la vidéo. Le musée (qui compte le plus grand nombre de visiteurs après celui des Beaux-Arts) est devenu un élément important de la Cité internationale ^[11] érigée sur les bords du Rhône à l'occasion de la rencontre au sommet du G7 en 1996; on y trouve aussi un centre de congres, un cinéma multi-salles, un Hilton, un grand casino et divers immeubles de bureaux. En 1998, l'UNESCO a inscrit l'ensemble du centre ville lyonnais ^[12] (célèbre pour ses traboules ^[13] - la traboule est une voie réservée aux piétons, souvent étroite, débutant par un couloir d'entrée et traversant un ou plusieurs bâtiments (et/ou une ou plusieurs cours) pour relier une rue à une autre) y compris la colline de Fourvière sur sa liste du "patrimoine mondial ^[14] ". De nouveaux projets, par exemple le futur Musée des Confluences ^[15] Musée des Confluences consacré aux sciences naturelles et de la vie et situé au confluent du Rhône et de la Saône, restent en attente du fait des difficultés budgétaires dont sont actuellement frappés de nombreux départements et communes français (Le Monde, 02.04.2003, 16). Cependant, ce qui rend Lyon si célèbre dans la France entière, ce sont sans doute davantage ses temples de la gastronomie ^[16] avec leurs cuisiniers cinq étoiles que ses musées ou son grand opéra ^[17] .

Mais Lyon n'est pas le seul centre culturel: citons aussi Grenoble ^[19] , capitale de l'ancien Dauphiné, et Chambéry, capitale de la Savoie (sur l'histoire des territoires de la région, cf. Große/Kempf/Michna 1998, 11-49). Grenoble abrite entre autres le Musée dauphinois ^[20] situé dans un ancien monastère et consacré à l'histoire du Dauphiné, le Musée Stendhal ^[21] qui montre la vie et l'œuvre du grand écrivain ^[22] ainsi qu'un important musée consacré à la ville elle-même, le Musée de Grenoble ^[23] . A Chambéry, en plus des rues médiévales et du château (restauré) des comtes, puis des Ducs de Savoie (le château abrite aujourd'hui la préfecture et le conseil régional), il est conseillé de visiter entre autres le Musée savoisien situé à côté de la cathédrale dans un ancien monastère franciscain. Enfin, à St-Etienne le Musée d'Art moderne ^[24] est consacré à de nombreux artistes modernes, dont Warhol et Lichtenstein. Dans la région, il existe 66 théâtres, dont 27 dans le seul département du Rhône à et autour de Lyon, ainsi que 117 musées. Tout comme pour le Bade-Wurtemberg, il est impossible de tous les nommer.

Cependant dans la région Rhône-Alpes on ne retrouve pas la même diversité de châteaux et parcs si typique du Bade-Wurtemberg. C'est que dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, il n'y avait qu'un seul Versailles en France; Louis XIV se tolérait aucune cour d'un brillant semblable à côté de la sienne, c'est pourquoi des "petits Versailles" ne furent érigés qu'au-delà des frontières françaises, exception faite du cas particulier de Nancy ^[27] sous Stanislas Ier ^[28] (1738-1766). Mais la région Rhône-Alpes n'en est, à côté des musées et théâtres, que plus riche en "spectacles naturels", de l'Ardèche ^[29] au Mont-Blanc ^[30] près de Chamonix. Elle abrite non seulement six grands parcs naturels régionaux ^[31] invitant à la randonnée, mais aussi de véritables perles comme par exemple Annecy ^[32] avec sa vieille ville ^[33] encore bien conservée et pleine de vie en été, située au bord du lac ^[34] du même nom, ou Aix-les-Bains ^[35] sur le Lac du Bourget. Que ce soit dans l'une de ces deux villes ou au bord de l'un de ces deux lacs, on n'y rencontre jusqu'à présent presque jamais de touristes allemands. (Le Comité Régional du Tourisme Rhône-Alpes (F-69260 Charbonnières-les-Bains) offre de plus amples informations sur la région et le tourisme, cf. www.rhonealpes-tourisme.com ^[36] )