- Structure politique, centralisme, décentralisation
- Problèmes transfrontaliers et coopération
- Exemples régionaux
- Une croissance démographique ralentie, annonce d'une stagnation ?
- Décentralisation et désindustrialisation
- Transferts de sites et réutilisation des friches industrielles
- L'exemple de la Plaine de France
- Paris en concurrence avec les métropoles européennes
- Sources et indications bibliographiques
- Paris, ville mondiale dans le contexte européen
- De la Goutte d'Or aux Villes Nouvelles - le développement urbain parisien en tant que moteur des processus de différenciation socio-spatiaux
- Paris et Berlin - deux types de métropoles européennes
- L'urbanisme à Berlin et ses reflets parisiens, 1900-1940
- Réhabilitation urbaine et revitalisation – l'exemple de Paris-Bercy
Préambule
Peu de villes au monde ont joué un aussi grand rôle dans la vie d'un État que Paris vis-à-vis de la France. Depuis l'avènement des Capétiens en 987, Paris exerce à la fois les fonctions de centre culturel, politique et économique du pays. Au début du XIVe siècle, la ville est la plus peuplée d'Occident, avec une population supérieure à 200 000 habitants. Le premier recensement de population, en 1801, y dénombre 546 856 habitants.
La population de 1801 ne représente cependant que 2 % du total de la France. Mais la confirmation, pendant l'ère napoléonienne, de la primautépolitique et économique de la capitale jette les bases du rôle qu'elle va exercer. Le développement d'une véritable macrocéphalie (Beaujeu-Garnier, 1987, p. 89) remonte donc seulement au début du XIXe siècle. Ainsi, de 1840 à 1940, la population française augmente de 4,9 M de personnes. Dans le même temps, l'agglomération parisienne gagne 4,6 M d'habitants [2] , principalement par excédent migratoire. En 1999, l'Ile-de-France compte 10,95 M d'habitants, soit 18,7 % de la population de la France métropolitaine.
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Sources: INSEE 1989, p. 21 et INSEE - Ile-de-France 1992, 1, p. 32 ; pour 1999 http://www.ined.fr (20.3.2002) |
Les dangers de cette explosion démographique furent rapidement perçus. En particulier les arrondissements de l'Est de Paris [3] , où se concentrait la population ouvrière, furent stigmatisés sous l'appellation de "quartiers rouges". Sous le Second Empire, la percée par le préfet Haussmann [4] d'axes de circulation surdimensionnés eut entre autres objectifs de faciliter le contrôle politique et militaire de la ville. La concentration économique dans la capitale ne fut toutefois considérée comme un risque que dans les années 1930, compte tenu de la menace étrangère. Les quatre cinquièmes de l'industrie automobile, une proportion encore plus importante des industries optiques et la quasi totalité de l'aéronautique étaient regroupés en région parisienne. Quelques bombes auraient suffi pour anéantir la capacité de défense du pays.
Ces considérations expliquent pourquoi on élabora dès l'entre-deux-guerres des projets de décentralisation économique. Mais toutes les tentatives engagées depuis lors n'eurent qu'un effet limité. La prééminence de Paris dans le système urbain français reste aussi forte que par le passé, et l'on ne doit pas attendre d'évolution sensible à brève échéance. Au contraire: dans le contexte européen, la France semble tout mettre en œuvre pour renforcer la dimension internationale de Paris et en faire un élément d'équilibre au cœur de l'Europe (Brücher, 1997, p. 10). Cependant, Paris et l'Ile-de-France connaissent une évolution démographique et économique qui risque de susciter des conflits et de mettre en péril ces ambitions internationales. Les effets de ces changements sur la structure urbaine sont considérables. Quelques aspects sont développés