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Les poids lourds français en première ligne
La France n’occupe pas une place ridicule dans les nouveaux pays adhérents de l’Union Européenne. Elle est dans presque tous les domaines le troisième ou le quatrième investisseur, en Pologne elle peut même revendiquer le titre du plus grand investisseur étranger. De gros projets français jaillissent ici et là, comme par exemple la future implantation d'un site de Peugeot à Trnava en Slovaquie et à Kolin en Bohème (ici avec Toyota). Certains grands coups de première importance stratégique ont été réalisés par exemple en Pologne avec le rachat presque total de l’entreprise nationale Telekom TPSA par France Télécom et en République Tchèque avec le rachat de la deuxième banque du pays (Komercni Banka) par le groupe Société Générale. L’eau potable de Prague coule désormais sous les couleurs françaises, et les poids lourds de l’économie française sont presque partout présents en première ligne : Veolia et Suez (eau), Dalkia (services énergétiques), Danone (produits laitiers et snacks), Accor (hôtels), Carrefour [1] et E. Leclerc (grande distribution), Michelin et Faurecia (équipement automobile), EDF et GDF (énergie), L’Oréal (produits cosmétiques), Saint-Gobain (vitrages et céramiques), Alcatel (équipements de télécommunications), Bouygues, Vinci et Lafarge (constructions) et naturellement des groupes automobiles comme Renault, qui peut se servir de ses anciens bastions datant de l’époque communiste (Revoz en Slovénie, Dacia en Roumanie) pour s’agrandir toujours plus.
Il est assez aisé de dresser une telle liste car l'on retrouve sans cesse les mêmes acteurs. Même si cet engagement semble être vraiment massif et même parfois apprécié, on entend cependant souvent dire, par exemple en Hongrie, que les Français sont plus compréhensifs en ce qui concerne les exigences des fournisseurs locaux que leurs homologues allemands et sont moins attachés aux avantages que représentent les bas salaires et les coûts de production. On ne peut donc pas comparer la présence française à celle des Allemands en Europe de l'Est. Les entreprises françaises dans les pays de l'Est se sont installées très tard, souvent trop tard. La plupart des grands groupes n'ont commencé à investir que quelques années avant l'élargissement de l'Union Européenne par peur de l'inconnu. La plupart des perles de la privatisation avaient déjà été réparties. On peut donc se poser la question de savoir quelle peut être la constance d'un tel engagement. Celui-ci est jusqu'à ce jour souvent dépendant de la conjoncture, une sorte d'accompagnement des processus de remise en état en Europe de l'Est, avec pour mot d'ordre “nous ne resterons que tant qu'il y aura une croissance au-dessus de la moyenne”. Ne restera-t-il donc en Europe de l'Est que les Français qui sont engagés “structurellement”, comme par exemple les fournisseurs d'énergie?